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Jeremy Gorskie- Dieteticien - Lyon

SOPK : Le syndrome des ovaires polykystiques

Vous voyez cette jeune fille dans le métro ? Des jeunes la regardent. Un sourire aux lèvres. La jeune fille est en surpoids, elle est assise, regarde le sol pour ne pas croiser le regard de ces ados qui se moquent de son visage recouvert d’acné inflammatoire et d’un léger duvet… Stop ! Peut-être que cette jeune fille ne se « goinfre » pas toute la journée de sucreries mais peut-être qu’elle est sujette au SOPK : le syndrome des ovaires polykistiques. (Voilà pourquoi il ne faut jamais juger sans connaitre la vie de quelqu’un. Ni quand on la connait d’ailleurs)

Le SOPK est une pathologie endocrinienne diagnostiquée par le gynécologue et qui est caractérisée par un déséquilibre hormonal.

Chez la femme, deux hormones sont sécrétées : la FSH et la LH. Ces hormones mènent le complexe cycle ovarien. Dans le SOPK, les taux d’hormones sont altérés et provoquent une perturbation des cycles.

Le SOPK engendre également une synthèse supérieure à la normale de testostérone, hormone « mâle » responsable de l’acné et de l’excès de pilosité.

La prise de poids quant à elle – ou bien le poids qui ne bouge pas lors d’une perte de poids- est induite par une insulino-résistance. On a alors tendance à stocker d’avantage ce que l’on mange sous forme de graisses viscérales et à développer un surpoids, voire une obésité et d’autres pathologies métaboliques.

Attention, avant de confirmer le diagnostic, le médecin gynécologue effectuera plusieurs tests dont des dosages sanguins, parfois une échographie après exclusions des diagnostics tels que des dysthyroïdies.

Le SOPK ça vient de quoi ?

Le SOPK aurait des causes génétiques mais aussi environnementales.

La sédentarité favorise la prise de poids et n’améliore pas le SOPK. Le surpoids est également responsable de la résistance à l’insuline (Une perte de poids serait donc bénéfique pour améliorer les symptômes – si il y a surpoids – n’allons pas nous mettre en sous poids).

On a également constaté par des études que l’exposition aux perturbateurs endocriniens favorisent la pathologie.

L’inflammation aurait un rôle prépondérant dans le SOPK. Une alimentation anti-inflammatoire serait alors bénéfique pour améliorer les symptômes.

Enfin, une étude montre que les femmes sujettes au SOPK ont souvent un déficit en vitamine D.

Toutes ces infos nous conduisent à une alimentation anti-inflammatoire, riche en vitamine D et ponctuée d’activité physique.

Mais c’est quoi une alimentation anti-inflammatoire ?

Beaucoup d’aliments sont pro-inflammatoires. C’est à dire qu’ils favorisent l’inflammation (ce qui peut engendrer une prise de poids mais aussi plusieurs pathologies).

On connait tous la réaction inflammatoire qui nous aident à nous défendre. Sur une lésion, par exemple, la peau devient rouge, chaude, gonflée.. Ce sont les signes que l’organisme se défend contre ses agresseurs. Mais quand le corps subit trop de stress, que l’on est sédentaire, que l’on s’alimente de façon « non saine » (produits ultra transformés, junk food à grande fréquence etc), l’inflammation devient chronique et lèse l’organisme provoquant des pathologies à plus ou moins long terme.

Spécialiste de l’alimentation, je vous donne les aliments à éviter (et non à supprimer, je m’explique plus bas) :

  • Les sucres raffinés et les glucides à IG haut : Les pics de glycémie créent des inflammations (entre autres). Une étude à montrée qu’une alimentation comprenant des glucides à IG bas diminue le taux sanguin du marqueur de l’inflammation.
  • Le gluten est une protéine pro-inflammatoire. Pour diminuer les symptômes la diminution (voire l’éviction) du gluten peut-être bénéfique.
  • Les graisses saturées et également les oméga 3 et 6 (poly-insaturé) sont précurseurs des prostaglandines, molécules pro-inflammatoires. Néanmoins, on ne les supprimera pas pour autant car l’un comme l’autre sont indispensables à l’organisme : on veillera juste à équilibrer les apports. 
  • Les produits ultra-transformés et les produits à glycation élevé (les aliments surchauffés) stimulent la productions d’androgènes.

Alors concrètement, qu’est ce que l’on mange :

  • On privilégie les fruits et légumes de toutes les couleurs. Je veux un arc-en-ciel dans vos assiettes ! Toutes ces couleurs sont dues à la présence d’anti-oxydants qui protègent votre organisme de toutes les réactions néfastes.
  • On mise sur les fibres qui vont réduire les pics d’insuline et diminuer l’IG de vos repas et nourrir la flore intestinale (qui a également un rôle dans l’inflammation).

  • On équilibre les graisses. On consomme des oméga 3 ET des oméga 6. Les oméga 6 sont un peu plus pro-inflammatoires que les oméga 3 mais ils sont indispensables à l’organisme de part ses autres rôles (structural, immunitaire..). Ainsi, on évitera l’huile de tournesol et on investira dans l’huile d’olive et de colza. On peut également utiliser un mélange d’huile. On oubliera pas de consommer des poissons gras 3-4 fois par semaine mais aussi des oeufs de poule élevé aux graines de lin et en plein air. On pourra également consommer des oléagineux. On privilégiera les protéines végétales et on évitera les produits laitiers.
  • On oubliera pas de consommer des féculents de préférence « complets », riches en fibres et à IG bas pour confectionner des plats à charges glycémiques peu élevées.
  • On évitera les produits ultra-transformés et les fast-food pour éviter les graisses trans, les perturbateurs endocriniens. On évitera les conserves et emballages plastiques pour la même raison.
  • On évitera les graisses saturées et trans. On pourra privilégier l’huile de coco, un acide gras saturé mais à chaine moyenne très vite métabolisé.

  • On consommera également des épices aux vertus anti-oxydantes et anti-inflammatoires : la cannelle, le gingembre et le plus connu le curcuma.

Après ces conseils diététiques, on oubliera pas l’activité physique en pratiquant au moins 30 minutes d’activité physique par jour.

Et les compléments alimentaires dans tout ça ?


On pourra :

Réguler sa glycémie avec du chrome et du myo-inositol.

Assainir ma peau avec du zinc et demander un avis

Diminuer mon inflammation avec une cure d’oméga 3.

Se supplémenter en vitamine D, après dosage et avis de mon médecin.

On pourra également faire une cure de curcuma, de préférence liquide, la forme la plus biodisponible et qui ne nécessite pas la prise de poivre (la pipérine favorise l’absorption de la curcumine)

L’huile de pépins de courge utilisée chez les hommes pour l’HBP, paraît également intéressante de part son action anti-androgéique.

Attention , chaque cas est différent, n’oublie pas de faire un point avec ton médecin, naturopathe, ou moi-même avant de consommer ces compléments alimentaires !

J’espère que ce petit éclairage vous aura plu et vous servira. N’oubliez ceci est une base. Nous sommes tous différents et chacun à besoin d’une prise en charge particulière. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour vous accompagner. 

Comments

  • Porron

    Bonjour , cet article est une source d’information trop importante pour les femmes souffrant de ce syndrome. J’en fais parti.☺️ Et je crois que tu es le seul praticien. A enfin me parler. J’ai consulté une endocrinologue, qui voulais que me faire maigrir sans comprendre a côté, elle me donnait du metformine pour « aider ». Il a fallut que je me débrouille et que je comprennes tous ceci seule. Par contre je ne suis pas une pro. J’ai encore des réglages a apporté. Merci d’apporter autant de conseils.

    juillet 15, 2019 18:07
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  • Meghane

    Super article j’ai vu le début sur IG et j’ai décidé de le finir ici,
    Merci pour tes articles, tes mots, tes conseils et ta bienveillance!
    On est dans un métier difficile et en même temps magique

    Hâte de te lire

    juillet 15, 2019 19:07
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  • Justine

    Merci pour ce post qui tombent à pic !
    Diagnostiquée SOPK il y a peu, je me noies un peu sous la quantité d’infos disponibles, surtout concernant la nutrition (malgré une bonne hygiène de vie à la base).
    J’ai par exemple lu qu’il valait mieux éviter le soja (que je consomme raisonnablement pour varier les apports en protéines) or il me semble que tu as plutôt tendance a préconiser les protéines végétales… Du coup j’ai du mal à m’y retrouver !
    Mais encore une fois merci pour cet article concis 🙏

    juillet 16, 2019 05:07
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  • Natalie

    Bonjour ! Merci pour cet article très complet et accessible, je n’avais jamais entendu parlé de cette pathologie. Je me demandais à partir de quel âge pouvait se manifester le SOPK ? Faut-il que la femme atteinte ait déjà entamé sa puberté lorsque les hormones LH et FSH reculent le cycle ovarien ou bien cela peut-il commencer avant ? Merci de votre temps !

    juillet 16, 2019 13:07
    reply
  • Charlotte

    Un infini merci pour ces partage d’informations si difficiles à dégoter sur le SOPK. Comme Justine, je suis récemment diagnostiquée et la diet chez qui j’ai été adressée, me déconseille les protéine végétales et me demande de favoriser les protéine animale au moins une fois par jour. Qu’en penses tu ?

    Merci

    juillet 16, 2019 21:07
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